Zoom sur la ville de Biarritz

“Biarritz, lorsque descend la nuit  

C’est le bain de minuit  

Où les jeux dangereux deviennent agréables  

Biarritz, c’est tout ce que j’aimais  

Je n’oublierai jamais  

Ton merveilleux décor  

 Sous tes étoiles d’or”

Luis MARIANO, Biarritz, 1952

“Aura, sidus mare adjuvant” : Biarritz avant le tourisme

 

L’histoire de la ville est si étroitement reliée au tourisme balnéaire que son passé avant l’avènement de cette activité   est mal connu. La signification de son nom, déjà, est mal connue.  Il a fallu attendre 1977 et l’intervention du docteur Jacque Lemoine pour attribuer au nom de la ville un mélange de gascon (bèire pour vue, point de vue) et de basque (arritz pour rochers) (NEEL, 1999).  

La première mention de la paroisse de Biarritz remonte à la fin du XIIeme siècle. Alors sous tutelle Anglo-gasconne, qui durera jusqu’en 1450, il apparaît que l’activité principale de la ville est consacrée à la pêche à la baleine comme le prouve la découverte d’une charte signée par le roi Édouard d’Angleterre à l’attention de la cité basque datée de 1270. L’historien Michel Fabre indique cependant que cette activité prendra fin en 1686, date de la dernière prise dans le Golfe par les pêcheurs biarrots.

 

Une fois cette manne économique perdue s’engagera un déclin progressif, mais constant de la ville, au point de perdre 44% de sa population en un siècle, tant est si bien qu’en 1764 on ne compte plus que 42 pêcheurs pour 1000 habitants (GIBERT, 2014).

Des bains de plages aux hôtels particuliers : l’âge d’or de la ville

 

Cependant l’histoire de la ville ne devait pas s’arrêter là, bien au contraire, et c’est de la mer qu’est apparu le rebond économique de la cité, et plus précisément des vertus thérapeutiques de celle-ci.

Si l’on fait remonter les premières prescriptions de bains de mer par les chirurgiens biarrots à 1788, l’essor de cette activité prend forme à partir de 1830 nécessitant un certain nombre d’investissement dans les infrastructures de transport menant à Biarritz, permettant ainsi dès 1840 de voir fleurir de nouveaux hôtels particuliers et autres “villas” si caractéristiques de la côte basque.

 

1854 marque un tournant pour la ville, car l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, choisit Biarritz comme résidence d’été. Au-delà du couple impérial, c’est toute la cour qui s’installera sur le côté basque, de fait la ville change de dimension et de nombreuses personnalités politiques françaises et étrangères prendront leurs quartiers d’été à Biarritz, et avec eux d’importants investissements. La période “impériale” ne sera pas éternelle, et prendra fin en 1870, mais la  mode des bains était lancée et pouvait ouvrir la voie à l’âge d’or du tourisme balnéaire.

La construction d’un tramway en Bayonne et Biarritz en 1876 permit de faciliter l’arrivée des touristes, provoquant entre 1879 et 1913  une augmentation exponentielle à hauteur de 144% du nombre de visiteurs (LABORDE, 2008).

 

Après la Première Guerre mondiale vient les années folles, qui voit encore l’afflux de touristes augmente, avec la création d’une liaison aérienne entre Biarritz et Paris ou encore Madrid. Ainsi après les personnalités politiques, Biarritz est devenu un lieu de villégiature pour les acteurs comme Charlie Chaplin ou les artistes tel Picasso, et en 1920 Coca Chanel ouvre sa première boutique.

 

Cependant la Seconde Guerre mondiale la ville a du mal à retrouver sa popularité et devient une étape, un lieu de passage entre la France et l’Espagne ou le Portugal.

Le tourisme de loisir : Biarritz comme lieu d’innovation touristique

 

Biarritz a toujours été l’implantation de nouvelles pratiques sportives, comme en témoigne en 1876 la création d’un des premiers clubs de tennis de plage à Biarritz (PETER; TÉTART, 2004) , et c’est dans ces pratiques que naîtra le renouveau de la ville.  

 

En effet en 1964 naît le Surf Club de France sous l’impulsion des frères de Rosnay avec pour ambition de “faire parler de Biarritz dans le monde entier comme l’un des rares endroits où se pratique ce sport spectaculaire et passionnant” (GUIBERT, 2007). Le surf est devenu si étroitement lié à la vie de la ville de Biarritz qu’a été construit la cité de l’Océan, un musée consacré au Surf.

Casinos, Villas, Hôtels particuliers : Un patrimoine architectural exceptionnel

 

Outre la mer et ses surfeurs, Biarritz dispose d’un patrimoine architectural foisonnant dont il est impossible ici de faire l’inventaire complet, en revanche nous disposons sur navilium.com des photos de certains des plus beaux bâtiments de Biarritz :  

 

Villa Belza

Construite en 1889, Belza signifie noir en Basque, à partir de 1923, cette villa accueille sous les conseils de Coco Chanel le château basque, un cabaret qui deviendra un lieu mondain incontournable avant d’être fermé pendant la Seconde Guerre mondiale puis d’être transformé en appartement à partir de 1974.

 

Hôtel du Palais

Construit en 1856 et initialement appelé Villa Eugénie, qui sera la résidence d’été de la famille impériale jusqu’en 1868, l’hôtel du Palais prendre son nom en 1894 à l’occasion d’agrandissement important en 1894. Ravagé par les flammes en 1903, il sera rouvert en 1905 pour un usage exclusivement hôtelier. En 1956, le palais passera sous gestion municipale. Il sera partiellement inscrit au titre de monument historique en 1993, pour ses toitures. C’est également à partir de cette date que chaque année une soirée et une nuit sont consacrées aux biarrots pour un prix dérisoire.

 

Casino Bellevue

Inauguré en 1858 après des travaux de 3 ans, il fut transformé en hôpital de guerre en 1870, il fut en grande partie détruit en 1886 par un incendie, mais rouvre l’année suivante. Après la Seconde Guerre mondiale, la mode des casinos régresse tant et si bien qu’en 1960 le Bellevue sera en partie transformé en appartements, mais accueille dans son rez-de-chaussée et au premier étage des expositions et des congrès.

 

 

 

 

Source :

Néel Guy-Jean. Note à propos de l’origine de Biarritz (Pyr.-Atl.). In: Nouvelle revue d’onomastique, n°31-32, 1998

Peter Jean-Michel, Tétart Philippe, « L’influence du tourisme balnéaire dans la diffusion du tennis. Le cas de la France de 1875 à 1914 »Staps, 2003/2

Guibert Christophe, « Le premier âge du surf en France : un sport socialement sélectif », Movement & Sport Sciences, 2007/2

Émilie Gibert. Le patrimoine bâti de Biarritz issu du développement balnéaire de la ville : protection et mise en valeur. Histoire. 2014.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *